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Les fonds obligataires à échéance : le grand retour

Les lancements de fonds « à échéance » se démultiplient depuis quelques mois. Si ce type de stratégie n'est pas nouveau, l'environnement de marché incite les sociétés de gestion à profiter de cette fenêtre de tir pour proposer des fonds obligataires datés.


Définition

Les fonds obligataires dits « datés » ou à échéance sont investis dans des obligations d'entreprises, arrivant toutes à terme avant une date déterminée. Il s'agit de fonds de portage. Pour composer leur portefeuille, leurs gérants choisissent des obligations d'entreprises, d'État pays développés, émergents ou convertibles, ayant une date d'échéance proche. Ils portent ces obligations jusqu'à leur terme en prenant soin d'encaisser les coupons au fil du temps. En principe, au terme, les obligations sont remboursées par les émetteurs et le fonds est dissous. L'intérêt de ce type de stratégie réside dans la visibilité sur le rendement, via l'encaissement régulier des coupons, pour peu que l'investisseur achète le fonds à la création et le conserve jusqu'à la fin. Les émetteurs d'obligation sont classés en high yield, la plupart des émetteurs sont notés « BB », « B » voire « CCC », souligne le risque de défaut potentiel d'un ou plusieurs émetteurs. Dans de tels fonds, il est prévu de diversifier le nombre de lignes entre 50 et 100 selon les fonds pour limiter les risques de défauts. Ces produits obligataires sont en mesure de délivrer des performances significativement plus hautes que les taux sans risques. Les rendements annoncés vont de 3 % à 7 %.


Le retour en force des fonds obligataires à échéance

Le contexte est historique sur le marché obligataire. En effet, le couple rendement/risque semble actuellement favorable à cette classe d'actifs. « A l'exception d'un très court passage lors de la crise de 2020, les rendements offerts n'ont pas été aussi élevés depuis 2012 », explique Olivier Chamard, Directeur des relations partenaires chez Sycomore AM.


Pour une entreprise qui émet des obligations sur le marché, la rémunération à verser aux investisseurs dépend de deux composantes : le taux d'intérêt, qui dépend de la durée de l'emprunt, et la prime de risque, qui est fonction de son état de santé. Or, ces deux composantes ont fortement augmenté depuis le début de l'année, du fait de l'inflation et d'un environnement anxiogène (guerre en Ukraine, perspectives économiques dégradées...). « Ces sources de volatilité tant externes qu'internes ont fortement pesé sur les valorisations des actifs risqués et en particulier sur les dettes d'entreprises. Or, les entreprises européennes sont mieux armées que par le passé pour affronter ces difficultés : elles ont profité du bas niveau des taux d'intérêts de ces dernières années pour se refinancer, ont rallongé la maturité moyenne de leur dette, elles ont une approche prudente concernant la gestion des liquidités et n'hésitent pas à conserver un matelas de sécurité important au bilan, enfin elles ont profité de la reprise pour abaisser leur levier financier », estime Ronan Blanc, gérant de Pluvalca Credit Opportunities 2028.


Nous avons atteint un niveau de rendement sur les obligations que nous n'avions pas vu depuis plus de dix ans. Les gérants évoquent une rémunération allant jusqu’à 7% pour de la dette émise par des entreprises de la catégorie dite à haut rendement. Il ne s'agit pas des sociétés les plus solides mais de belles PME internationales comme Picard, Iliad, Afflelou...


Source : boursorama.com


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