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L’impact de la hausse des taux américains sur les valeurs technologiques

"La banque centrale américaine prévoit que les taux directeurs passeront en moyenne à 0,9% fin 2022, à 1,6% fin 2023 avec deux hausses prévues dans l’année, puis à 2,1% en 2024 avec deux hausses également et enfin 2,5% à long terme." (Le Monde)

Les taux directeurs de la Fed, qui fixent le loyer de l’argent à court terme, restent fixés entre 0% et 0,25% depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020, mais le chemin d’une normalisation plus rapide que prévu est tracé : les membres de la Fed prévoient que les taux directeurs passeront en moyenne à 0,9 % fin 2022, un chiffre très supérieur à leur prévision de septembre, qui était de 0,4 %.


Quelles sont les causes de la hausse des taux américains ?


La hausse des taux d’intérêt à long terme aux États-Unis est désormais au cœur des préoccupations macro financières mondiales. Le rendement nominal des obligations du Trésor américain à échéance de dix ans a augmenté depuis le début de l’année. Cette augmentation témoigne en partie d’une amélioration des perspectives économiques aux États–Unis sur fond de fort soutien budgétaire et de l’accélération de la reprise à l’issue de la crise de la COVID-19. Ce revirement s’explique également par la remontée de l’inflation, qui entache le pouvoir d’achat des Américains. Longtemps décrite comme passagère ou transitoire, celle-ci s’installe aux États-Unis : la hausse des prix a atteint 6,8 % en novembre, du jamais-vu depuis 1982, et concerne désormais tous les secteurs économiques. Lors de son témoignage devant le Sénat le 1er décembre dernier, Jerome « Jay »Powell, président de la Fed, a déclaré : l’inflation des derniers mois n’est sans doute pas « transitoire », elle ne semble pas près de disparaître.


Et les conséquences pour les valeurs technologique ?


Les valeurs sensibles à l'évolution des taux comme les technologies ont souffert de cette augmentation. En Europe, tous les secteurs du Stoxx 600 sont dans le rouge depuis le début de l’année, à commencer par le compartiment technologique qui a accusé un important repli. Les valeurs technologiques, qui étaient gagnantes durant la crise, se voient perdre de la valeur en ce début d’année 2022.


Cette montée des taux n'est pas bonne pour les actions valorisées en fonction de leurs revenus futurs. Typiquement, les entreprises qui sont censées générer d'importants flux de trésorerie à l'avenir sont pénalisées. En effet, leurs futurs flux de trésorerie n'ont plus autant de valeur aux yeux des investisseurs lorsque les taux d'intérêt des placements sans risque, tels que les obligations gouvernementales, permettent déjà d'obtenir un rendement plus élevé aujourd'hui. Les sociétés du secteur technologique correspondent parfaitement à ce profil d'entreprises fortement valorisées en fonction de leurs flux de trésorerie ultérieurs.


Cependant cette baisse qu’on connut les actions technologiques (comme celle du Nasdaq) est aussi due à une rotation dans les portefeuilles des investisseurs. Les mesures de confinement avaient dopé le Nasdaq à cause du recours accru aux technologies (télétravail, télécommunications, commerce en ligne, etc.). À présent, la perspective d'un retour à une vie plus normale conduit les investisseurs à privilégier les actions bénéficiant plus d'une conjoncture "ordinaire" et à délaisser les valeurs technologiques. En bourse, les gagnants de la crise sanitaire sont donc les perdants des derniers jours : bienvenue dans le monde financier post-Covid !


Attention pour autant à ne pas confondre une correction, avec une tendance baissière. Aujourd’hui, la tech américaine est en première ligne lorsqu'un reflux boursier se prépare. Mais cela ne signifie pas que la dynamique haussière de fond est en péril. Mais que les risques de correction sont réels, et que l'amplitude de cette correction doit s'apprécier à l'aune des avancées initiales... Les valeurs technologiques sont, à longue échéance, prévu pour progresser.


Source : Lemonde.fr ; tradingsat.com ; lesechos.fr ; capital.fr




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