Face à la baisse inéluctable des fonds Euros, certains assureurs imposent une exposition à ceux-ci de plus en plus faible, alors que d'autres optent pour des fonds Euros nouvelle génération. Pourquoi leurs performances ont diminué ces dernières années ? Comment les assureurs peuvent-ils remédier à cela?
Dans le cadre de l’Assurance Vie, qui, selon le ministère de l’Économie, est le placement privilégié des Français, l’investissement en fonds Euros est connu pour son capital garanti.
En fait, il présente l’avantage de garantir le capital déposé et permet la capitalisation des intérêts acquis annuellement par le mécanisme dit de "l’effet de cliquet". Ce mécanisme permet de garantir les intérêts annuels générés et ces intérêts vont être capitalisés, c’est-à-dire que la plus-value s’ajoute au capital l’année suivante. Ce placement a souvent été choisi par les Français, qui recherchent avant tout la sécurité et la disponibilité de leurs épargnes. Malgré tout, depuis déjà quelques années, le rendement de ces supports est en baisse, et tend vers 0%.
Ce contexte va inciter les assureurs à repenser leur catalogue de produits. Alors, peut-on imaginer une fin du fonds en Euros ?
Les fonds Euros sont investis à 80% dans des obligations, dû à la garantie de capital. Ce qui veut dire que dans ces supports, les assureurs achètent des obligations d’États fiables avec une valeur de rendement plus faible. Ce qui parait logique pour le moment, car le risque et le rendement sont pour la plupart du temps corrélés : plus le rendement potentiel est faible, plus le risque est faible, et inversement.
Ce marché du rendement obligataire va être corrélé aux taux directeurs proposés par la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, lorsque les taux directeurs baissent, les taux d’emprunts d’États suivent également cette diminution. Il se trouve que depuis les années 80, les taux d’intérêts diminuent de plus en plus et sont passés de 4,75% en 2001 à 0% en mars 2020, et furent même à -0,26% en 2019, selon l’Agence France Trésor (AFT). Ainsi, un fond qui pouvait rapporter plus de 6 % il y a quelques années, ne va en rapporter plus que 1 % ou 2 % aujourd’hui. Comme le rendement des fonds euros va être très faible, certains assureurs vont prélever dans leurs réserves pour renflouer le taux des fonds en euros et avoir un rendement concurrentiel. Mais ces réserves constituent l’essentiel de leur marge de solvabilité et les assureurs ne pourront donc pas indéfiniment piocher dedans ! À l’heure actuelle certains assureurs, à l’image de Generali, ont annoncé leur volonté de baisser leur exposition à ce marché. D’autres, pour convaincre les épargnants de se diriger plutôt vers des fonds en unités de compte (UC), vont se montrer dissuasifs en augmentant les frais de versement sur les contrats en euros et en les faisant passer de 1 à 3 %, par exemple. D’autres encore mettent en place un bonus de rémunération du fonds en euros lorsqu’une partie de l’épargne est placée en unités de compte.
On va également de plus en plus voir l’apparition de nouveaux formats de contrats qui ne conservent qu’en partie la garantie en capital ou qui la conditionne à une durée de placement minimum. On va avoir par exemple les fonds euros dynamiques composés de deux parties : une partie “prudente” investie en obligations (comme pour les fonds en euros classiques) et une partie plus dynamique qui mise sur d’autres classes d’actifs (actions, immobilier, …). On va aussi retrouver les fonds Euros-Croissance : c’est un mixte entre un fond euro traditionnel et un contrat en unités de compte, mais la différence se trouve dans la mise en garantie du capital au terme du contrat avec une échéance fixée à au moins 8 ans. Au final, l’arbitrage de ses fonds va se fonder sur les objectifs de chacun et les horizons de récupération du capital. Et ce sera notre rôle, en tant que gestionnaire privé, d’optimiser et de sécuriser votre patrimoine.
Source :assureurs-associes.com ; lafindesfondseuros.com ; kays-wm.com
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