L’inflation est un phénomène économique qui, lorsqu’il est trop important et non anticipé, peut avoir un impact sur le pouvoir d’achat des ménages. De quoi s’agit-il exactement et quelles en sont les conséquences ?
Un litre de sans plomb 98 à près de 2 euros dans certaines stations-service à Paris, une hausse de 12,6% des tarifs du gaz au 1er octobre, une forte augmentation à venir des tarifs de l'électricité... Les prix de l'énergie s'envolent. Mais ce ne sont pas les seuls puisque ceux des services ou de l'alimentation augmentent aussi depuis plusieurs semaines.
À l'échelle de l'OCDE qui regroupe la plupart des pays développés, l'inflation a été de 4,2% sur un an en juillet, et de 3,1% en excluant les produits volatils tels que l'alimentation et l'énergie. Pourquoi cette hausse ? Après une année 2020 de stagnation économique en raison du Covid-19, le rebond de la consommation des ménages et la reconstitution des stocks des entreprises ont fait exploser la demande, et l'offre a du mal à suivre.
Qu’est-ce que l’inflation ?
Dans une économie de marché, les prix des biens et des services varient. Certains augmentent, d’autres diminuent. On parle d’inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les prix de quelques biens et services. L’Insee la définit comme « la perte de pouvoir d’achat de la monnaie, qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix ».
Ainsi, avec le temps, chaque euro permet d’acheter moins de produits. Par exemple, si le taux d’inflation est de 2 % par an, alors théoriquement une baguette de pain à 1 euro coûtera 1,02 euro au bout d’un an. Après l’inflation, votre euro ne pourra plus acheter les mêmes biens qu’auparavant.
L’inflation de 2021 est une inflation que l’on appelle par la demande : si la demande augmente plus vite que l’offre de biens, les prix augmentent de par la rareté des produits. "La pandémie a eu un effet important car elle a perturbé le marché de l'offre et de la demande pour les biens et les services. On assiste depuis plusieurs mois à une réouverture de la demande et de la mobilité après une période où la consommation et la mobilité étaient contraintes", éclaire Paola Monperrus-Veroni, économiste, manager de la zone euro au Crédit Agricole. "Il y a un excès de la demande par rapport à l'offre, donc les prix augmentent."
Les placements à privilégier pour se protéger de l’inflation
Dans un contexte inflationniste, le Livret A ne peut malheureusement rien pour les épargnants. Avec une rémunération à 0,5%, le placement préféré des Français n'empêchera pas la hausse des prix de grignoter le pouvoir d'achat. Mais alors, quelles solutions pour protéger son épargne ?
L’or
L’or est le rempart historique et le plus populaire face à l’inflation. Il est performant dans un environnement inflationniste de long terme comme dans les années 1970 ou son cours a été multiplié par plus de 10 sur la décennie alors que les taux d’inflation étaient élevés, aux alentours de 5 à 10 % par an. L’or est une valeur refuge quand l’économie est agitée. Investir dans l’or permet de préserver la valeur de son patrimoine et son pouvoir d’achat. Il tire son statut de valeur refuge de son caractère tangible, de sa rareté, et du fait qu’il n’est adossé à aucune institution (contrairement à la monnaie).
L’immobilier locatif
Autre valeur-refuge à l'épreuve du temps : la pierre. Il faut dire que sur le papier, l'investissement locatif a tout d'un placement efficace contre l'inflation. Les propriétaires peuvent en effet revaloriser les loyers chaque année en fonction de l'indice de référence des loyers (IRL). Or ce dernier se calcule à partir de la moyenne de l'évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers) sur les 12 derniers mois. De plus, au même titre que l’or ou les matières premières, c’est un actif tangible, qui lors des phases inflationnistes, a tendance à s’apprécier. Ainsi, la valeur du bien aura tendance à augmenter en même temps que l’inflation.
Vous pouvez aussi investir dans une Société Civile de Placement Immobilier (SCPI). Souvent surnommé « Pierre papier », ce placement permet d'investir votre patrimoine dans l'immobilier professionnel.
Les matières premières
A l'instar de l'or, les matières premières peuvent agir comme un rempart contre l'inflation dans la mesure où ce sont des actifs réels, dotés d'une valeur intrinsèque. La distance pouvant être parcourue avec un litre d'essence, par exemple, reste identique, indépendamment du prix des autres biens. Résultat : en cas d'inflation, les prix des matières premières tendent à augmenter pour maintenir une valeur d'usage constante.
Les cryptomonnaies
Les crypto monnaies ont de plus en plus tendance à s’imposer comme valeur refuge et leurs cours ont tendance à augmenter en période d’incertitude économique, de dollar faible et de taux négatifs, notamment le Bitcoin, première capitalisation des monnaies virtuelles. Comme l’or, la monnaie virtuelle est un actif non corrélé à une monnaie ou une quelconque banque centrale. Liquide, facilement convertible, la crypto monnaie n’est en revanche pas un bien tangible mais immatériel qui séduit davantage les plus jeunes.
Cependant, les cryptomonnaies sont réservé aux investisseurs avertis, dans la mesure où tout investissement dans celles-ci présente un risque de perte en capital, car les cryptomonnaies représentent un actif très volatile.
Source : capital.fr ; cafedelabourse.com ; moneyvox.fr
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